Un peu d’histoire

Le Verdelet des moines

1132 : C’est la date du premier document historique relatif au rocher nommé plus tard îlot du Verdelet. Il s’agit d’une charte mentionnant une « église St-Michel de la Roche Tanguy » donnée aux moines de Marmoutiers par l’évêque Jean de Saint Brieuc. Le terme « acumine rupis » employé dans la charte signifie « pointe du rocher » et notre îlot est effectivement très pointu. De plus, la pointe de la Ville Pichard, face au Verdelet, a toujours été nommée « Chateau Tanguy ».

1216 : Une autre charte précise que « l’église St-Michel de la Roche » a été donnée aux bénédictins qui y auraient établi des pêcheries. Un lieu dit « la Moinerie » existe d’ailleurs entre Pléneuf et le Val-André.

1585 : Un aveu mentionne sur « le rocher du Verdelay, une chapelle à présent en ruine… » dont on peut croire que les quelques substructures observées de nos jours font partie des fondations.

1693 : Une carte marine mentionne un bâtiment nommé « St-Michel du Verdelet » au sommet de l’îlot.

 

Le Verdelet féodal

1369 : Un acte mentionne qu’un certain Olivier Vauclerc tenait féodalement le Verdelet sous la seigneurie de Lamballe. Le Verdelet a alors un aspect défensif avec une batterie armée et un corps de garde afin de contrecarrer le camp d’Hillion qui pratiquait sur le pays une politique de rançon. Jusqu’en 1469, le Verdelet appartient à la famille Vauclerc, après quoi plusieurs propriétaires se succèdent sur l’îlot durant l’époque féodale.

1722 : Un document mentionne : « Les isles et rochiers du Verdelet ou Verdelay auxquels il y avait autrefois forteresse, chapelle, garenne à connils qui sont maintenant en ruinés ».

 

Les moutons de Panurge…

1792 : La loi du 28 août de cette année-là règle le problème des anciens communs féodaux. Le Verdelet devient terrain communal de Pléneuf. Il a alors servi à faire paître les moutons des habitants de la Ville Pichard.

1834 : « 30 de ces animaux, saisis tout à coup d’une peur panique, se jetèrent à la mer et se noyèrent ».

1849 : « dans la soirée du jeudi 29 juin… 109 moutons… abandonnés depuis plusieurs jours voulurent tenter le passage à marée haute… ».

1862 : Des pêcheurs à pied y ont également laissé la vie notamment huit jeunes gens venus de St-Aaron cueillir des moules. Surpris par la marée, ils tentèrent de passer alors que la mer recouvrait le tombolo. Les chevaux tractant la charrette dans laquelle il se trouvaient tombèrent et tous se noyèrent.

 

Un site convoité et protégé

1841 : Le Verdelet est inscrit au cadastre comme domaine public de la commune.

1954 : Une modification du cadastre omet le Verdelet.

1973 : La présence de colonies d’oiseaux marins sur l’îlot et la malveillance de certains promeneurs et chasseurs a incité la mise en place de la réserve de chasse maritime par arrêté ministériel sous l’impulsion d’Edmond Tranin, riverain du Verdelet, grand reporter et Directeur du Syndicat d’Initiative de Pléneuf-Val-André. Cette même année, une Association de Protection des Oiseaux et de la Nature (APON) est créée par Edmond Tranin pour la surveillance de l’îlot.

1982 : Suite à une demande de la commune, le Verdelet, n’étant plus inscrit dans le cadastre, est finalement reconnu par le Préfet comme appartenant bien à Pléneuf-Val-André.

1984 : Forte de cette décision, la commune prend un arrêté municipal interdisant l’escalade de l’îlot du 1er avril au 31 août, période de nidification des oiseaux nicheurs. La commune passe dans le même temps des conventions avec l’APON afin de « gérer ce site ornithologique sensible et de protéger les oiseaux de mer, notamment les grands cormorans qui venaient y nidifier ».

1989 : L’îlot du Verdelet est inscrit comme ZPS (Zone de Protection Spéciale) au titre de la Directive « Oiseaux » de 1979.

1992 : La Société pour l’Étude et la Protection de la Nature en Bretagne demande au Centre Foncier que le Verdelet lui soit affecté en propriété afin d’en devenir le gestionnaire. Le Directeur des Services Fiscaux soumet cette demande au Préfet.

1993 : Le Conservatoire du littoral se saisit de cette demande et souhaite à son tour acquérir le Verdelet qu’il considère comme appartenant à l’État car sans propriétaire. Le maire de Pléneuf n’est pas disposé à perdre une portion aussi symbolique du patrimoine communal. La commune charge alors un historien de prouver ses droits de propriété.

2001 : Le Verdelet est intégré au site Natura 2000 « Baie de Saint-Brieuc Est » suite à la demande de VivArmor Nature.

2003 : Une convention est signée entre la commune de Pléneuf-Val-André et VivArmor Nature pour la gestion de l’îlot et le suivi de la colonie d’oiseaux nicheurs.

2007-2011 : Un diagnostic des pratiques et la sensibilisation des pêcheurs à pied fréquentant le site sont réalisés dans le cadre d’un Contrat Nature « Pêche à pied ».

2020 : Premier suivi en drone de la colonie d’oiseaux nicheurs de l’îlot du Verdelet.

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