Créé en 2001 par VivAmor Nature, le Réseau des naturalistes costarmoricains fédère les naturalistes bénévoles souhaitant œuvrer à une meilleure connaissance de la biodiversité et de la géodiversité du département.
Tous les deux ans, les membres du Réseau se retrouvent en salle pour partager des actualités, des observations, des travaux sur la faune, la flore et la géologie des Côtes d’Armor.
Reportées l’année passée en raison de la crise sanitaire, les rencontres du Réseau des naturalistes costarmoricains ont réuni 58 personnes le 13 novembre à Langueux.
Ce report à 2021 nous a permis de fêter les 20 ans du Réseau.
La journée a été riche en informations et en échanges. Les naturalistes ont eu plaisir à se retrouver et à partager leurs connaissances. Un grand merci à tous les intervenants et à tous les participants.
Retrouvez ci-après les 10 présentations de la rencontre.
Introduction : les 20 ans du Réseau des naturalistes costarmoricains
Jérémy Allain (ancien salarié de VivArmor Nature et fondateur du Réseau) et Delphine Even (salariée de VivArmor Nature)
Pour introduire la journée, Jérémy et Delphine sont revenus sur la création du Réseau, ses objectifs, ses outils d’animation historiques (lettre du Réseau, rencontres en salle, atlas de répartition, base de données…) et ses nouveaux outils (« le coin des naturalistes » dans la lettre électronique de VivArmor Nature, formations de l’Université de la Nature, référents naturalistes…).
Vers une extension de la Réserve naturelle nationale des Sept-Iles
Pascal Provost (salarié de la Ligue pour la protection des oiseaux – LPO)
Depuis 2018, la Réserve naturelle nationale des Sept-Iles fait l’objet d’un projet d’extension de son périmètre. La surface de la Réserve naturelle passerait de 280 hectares à 19700 hectares. Ce périmètre de protection étendu serait dédié à la conservation d’un patrimoine naturel exceptionnel, unique en Manche-Atlantique et d’importance nationale. A l’occasion de la consultation publique sur le projet d’extension (ouverte jusqu’au 20 novembre 2021), Pascal a fait le point sur les enjeux de conservation du site, la démarche de concertation menée avec les usagers du territoire et le monde scientifique, ainsi que la plus-value du nouveau périmètre proposé.
Bernic&Clic, la biodiversité littorale à portée de doigts
Sophie Houbart et Marion Wenandy (salariées du Réseau d’éducation à l’environnement en Bretagne – REEB)
Sophie et Marion ont présenté Bernic&Clic, une application smartphone pédagogique pour apprendre à identifier la faune et la flore de l’estran grâce à une clé d’identification simple et ludique. Développée par le REEB, en partenariat avec Esprit Nat’ure, Litt’Obs et VivArmor Nature, cette première version présente les critères de détermination, le mode de vie et le régime alimentaire de 130 espèces courantes, même en mode déconnecté. Elle sera finalisée en décembre 2021 et présentée en avant première lors du festival Natur’Armor les 28, 29 et 30 janvier 2022.
La Rainette verte, une espèce indicatrice de la connectivité du paysage
Pierre-Alexis Rault (salarié de VivArmor Nature)
A travers l’exemple de la Rainette verte, Pierre-Alexis a illustré l’analyse fonctionnelle du territoire menée dans le cadre de l’Atlas de la biodiversité intercommunale de Lamballe Terre & Mer. Basée sur la modélisation, cette approche permet de travailler sur les réseaux écologiques et la connectivité du paysage. Le logiciel utilisé analyse les liens entre les éléments paysagers. Les modèles mathématiques créés sont ensuite affinés en intégrant des données de présence / absence des espèces étudiées. Pour sélectionner le modèle de connectivité le plus pertinent pour la Rainette verte, les équipes de VivArmor Nature et de Lamballe Terre & Mer ont ainsi réalisé des nuits d’écoute sur environ 300 mares du territoire en 2020 et 2021.
Mieux connaitre les raies et requins du littoral costarmoricain
Eric Stéphan (salarié de l’Association pour l’étude et la conservation des Sélaciens – APECS)
Pour répondre aux questions des naturalistes costarmoricains survenues lors d’observations récentes sur nos côtes, Eric est venu présenter les espèces de raies et requins qui fréquentent le littoral des Côtes d’Armor. L’accent a été mis sur les critères de détermination des espèces et sur les traits de vie pouvant expliquer leur répartition. Ce fut aussi l’occasion de présenter le projet LAMMA qui vise à améliorer la connaissance et la préservation du Requin taupe commun dans le Trégor-Goëlo, zone d’importance pour l’espèce en Manche occidentale.
Au chevet de la Mulette perlière, espèce menacée de nos cours d’eau
Christine Blaize (salariée de Bretagne Vivante)
En danger en France et en Europe, la Mulette perlière bénéficie depuis 10 ans de programmes de conservation à l’échelle du massif armoricain, portés par Bretagne Vivante et ses partenaires. Grâce à Christine, les participants ont découvert le cycle de vie de l’espèce, ses exigences écologiques, les causes de son déclin, sa situation en Bretagne et en Côtes d’Armor, ainsi que les mesures engagées pour sa conservation. Si les résultats sont encore modestes du fait des capacités de résilience de l’espèce, les efforts doivent plus que jamais être maintenus : sauver la Mulette perlière, c’est exiger des cours d’eau de très bonne qualité et des bassins versants très préservés.
Vers une meilleure connaissance des fourmis armoricaines
Clément Gouraud (bénévole du Groupe d’études des invertébrés armoricains – GRETIA)
L’inventaire des fourmis du massif armoricain, animé par Clément depuis 2016, permet progressivement de dresser la liste de la myrmécofaune régionale, de préciser la répartition des espèces et d’évaluer les enjeux de conservation et de patrimonialité (avec le soutien scientifique de l’association Antarea, chargée de l’inventaire des fourmis de France métropolitaine). Clément a mis l’accent sur l’importance et les moyens de contribuer à l’enquête armoricaine et a présenté une dizaine d’espèces patrimoniales à rechercher en Côtes d’Armor. Parmi les pistes de collaboration évoquées, une initiation à l’identification des fourmis destinée aux naturalistes costarmoricains sera organisée au printemps 2022.
Loup, où es-tu ?
Meggane Ramos (salariée du Groupe Mammalogique Breton – GMB)
Depuis 2020, Bretagne Vivante et le Groupe Mammalogique Breton animent le « Groupe Loup Bretagne » et le site web associé loup.bzh. L’objectif est d’anticiper et accompagner le retour annoncé du Loup dans la région. Une observation récente atteste de la présence du Loup en Loire Atlantique, mais pour l’heure, aucune donnée valide ne permet de dire que le Loup est présent en Bretagne administrative. Néanmoins, son retour doit être préparé dès à présent par une veille scientifique, une information objective de la population et un accompagnement des professionnels de l’élevage. Meggane a donc fait le point sur les objectifs et travaux du Groupe Loup Bretagne, sur la dynamique de l’espèce en France, ainsi que sur les critères permettant de distinguer chiens et loups.
Dans l’intimité des oiseaux migrateurs de la baie de Saint-Brieuc
Dominique Halleux (bénévole du Réseau) et Valentin Jégo (salarié de VivArmor Nature sur la Réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc)
Les nombreux programmes de baguage menés sur les oiseaux migrateurs nous renseignent non seulement sur leurs trajets migratoires, mais aussi sur leurs habitudes et leur longévité. Pour les rencontres du Réseau, Dominique et Valentin ont tout spécialement compilé et analysé les observations d’oiseaux bagués au sein de l’entité fonctionnelle de la baie de Saint-Brieuc. Espèce par espèce, les participants ont découvert l’origine des oiseaux bagués, leur temps de séjour, leur grande fidélité au site pour certains, leur grande mobilité au cours de l’hiver pour d’autres, ou encore l’âge atteint par les doyens : 22 ans pour la Mouette mélanocéphale !
Carnet de terrain botanique, zoom sur trois plantes présentes en Côtes d’Armor
Colette Gautier (bénévole du Réseau)
Botaniste bénévole de VivArmor Nature et du Conservatoire botanique national de Brest, Colette prospecte activement le département et contribue à de nombreux suivis et inventaires. Pour l’occasion, Colette a fait un focus sur trois espèces des Côtes d’Armor aux statuts contrastés : la Crassule de Helms, une espèce exotique envahissante, redoutable et non réglementée ; le Coléanthe délicat, une plante d’intérêt européen ; le Sélin de Brotéro, une espèce très rare non protégée. Colette a attiré notre attention sur la phénologie et l’écologie des espèces, leur répartition, leur dynamique, les menaces pour les deux espèces natives et les moyens de lutte pour l’espèce invasive.