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Noctambule ?
Visible en journée, l’Écaille du Séneçon est un Hétérocère, autrement dit un papillon de nuit, et non un Rhopalocère, terme désignant les papillons de jour. Lorsqu’on l’aperçoit en vol en journée, cela résulte souvent d’un dérangement de l’animal au repos, suite au passage d’un troupeau, d’un homme ou d’un coup de vent.
Portrait
Également appelé Goutte de sang ou Carmin, il se reconnait à ses ailes antérieures noires tachées de rouge et ses ailes postérieures rouges frangées de noir. Identique chez le mâle et la femelle, la livrée peut faire penser à celle des Zygènes, qui appartiennent à une toute autre famille de papillons, mais le motif des ailes noires est caractéristique : deux lignes et deux points rouge carmin. Avec son alternance d’anneaux jaunes et noirs, la chenille ne ressemble, elle, à aucune autre.
Pour vivre (heureux), vivons signalés…
Avec leurs couleurs vives, la chenille et l’adulte ne cherchent pas à être discrets, bien au contraire. Par l’ingestion de composés cyanhydriques présents dans leurs plantes-hôtes, la chenille puis l’adulte deviennent eux-mêmes toxiques. Leur livrée colorée a donc une valeur d’avertissement et de dissuasion vis-à-vis des prédateurs. On parle d’aposématisme.
… et groupés !
Les adultes sont visibles de mai à juillet. La femelle recherche alors activement les plantes nourricières des chenilles : essentiellement le Séneçon jacobée, mais aussi le Séneçon vulgaire, et à défaut le Tussilage et les Pétasites. Elle y pond plusieurs centaines d’œufs jaunes sur le revers des feuilles, qu’elle disperse sur différents pieds à raison de plusieurs dizaines d’œufs par plant. Contrairement aux larves des autres espèces de sa famille, les chenilles de l’Ecaille du Séneçon restent groupées sur le pied de naissance, dont elles dévorent les feuilles puis les fleurs puis la tige.
Un hiver dans la terre
Vers la fin de l’été, les chenilles descendent de la plante et tissent un cocon sommaire composé de terre et de soie, au ras du sol ou dans les premiers centimètres si la terre est assez meuble. La nymphose a lieu dans le cocon et l’espèce passe l’hiver à l’état de chrysalide. Au printemps suivant, les adultes émergent et le cycle recommence.
Et en Côtes d’Armor ?
Largement répandue en France et en Europe, cette espèce aurait tendance à se raréfier. En Côtes d’Armor comme ailleurs, on la retrouve sur les pelouses, les bords de chemins, les lisières forestières, les friches ensoleillées, les dunes maritimes et autres milieux ouverts.
N’hésitez pas à nous transmettre vos observations.
Plus d’informations sur les papillons.
La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).
