© J.-P. Hamon

 

Les mouches-abeilles

Surnommés « bee-flies » en anglais, les Bombyles sont des insectes diptères souvent confondus avec les abeilles et bourdons, qui appartiennent eux à l’ordre des hyménoptères. La convergence physique repose notamment sur leur corps très velu et leurs pièces buccales transformées en trompe. Contrairement aux hyménoptères majoritairement dotés de deux paires d’ailes membraneuses, les diptères ne possèdent qu’une seule paire d’ailes fonctionnelles, la seconde étant transformée en deux moignons appelés balanciers. Chez les Bombyles, ces balanciers sont cachés par leur grande pilosité!

 

Portrait

Également appelé Bombyle bichon, notre Grand bombyle mesure environ 1 cm et présente un corps très velu aux tons roux, de longues pattes, des ailes au bord antérieur noir et une très longue trompe noire et rigide, égalant presque la longueur de son corps. La position des yeux permet de sexer facilement les individus : les yeux sont contigus chez les mâles et écartés chez les femelles.

 

Tel un colibri

A l’instar du colibri, mais aussi de certains papillons et syrphes, le grand bombyle est un spécialiste du vol stationnaire pour prospecter les fleurs. Il se nourrit essentiellement de nectar et très peu de pollen. S’il vole sur place tout près des fleurs pour faire son choix, il ne butine toutefois pas en vol : il se pose et agrippe la corolle avec ses longues pattes, puis prélève le nectar avec sa trompe.

 

Pollinisateurs méconnus

Tout comme les abeilles et bourdons auxquels ils ressemblent, les Bombyles contribuent à la pollinisation des plantes à fleurs. Les plus visitées sont les pulmonaires, buglosses, lamiers, sauges, primevères, violettes et muscaris. Des études ont montré que l’attraction repose sur la couleur et non sur l’odeur des fleurs. Les fleurs violettes, pourpres, bleues et blanches sont les plus prospectées. Au niveau de la forme, notre Grand bombyle a un petit penchant pour les fleurs tubulaires !

 

Des larves parasites

La femelle Bombyle dépose ses œufs à l’entrée de galeries d’hyménoptères, comme des abeilles solitaires ou de guêpes fouisseuses. Après l’éclosion, les larves du Bombyle pénètrent à l’intérieur des galeries et y consomment les larves des hyménoptères qui sont donc parasitées. La galerie sert à la fois de garde-manger, d’abri pour l’hiver et de lieu idéal pour la nymphose (passage de l’état larvaire à l’état adulte). L’adulte émerge ensuite aux premiers beaux jours du printemps.

 

Et en Côtes d’Armor ?

L’espèce est commune dans le département. On l’observe aisément dans les jardins, les parcs et les lisières forestières, de mars à juin : c’est l’un des premiers insectes visibles au printemps.

 

N’hésitez pas à nous transmettre vos observations.

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La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).

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