© Florent You

 

Portrait

De la famille des Aracées, l’Arum d’Italie est une espèce vivace à feuilles simples, en forme de fer de lance. Visible dès la fin mars, son inflorescence blanche est munie d’une « tige » jaune appelée spadice. Cette dernière est violette chez son cousin l’Arum maculé. L’Arum d’Italie produit des baies rouges, charnues et toxiques.

 

Drôle de surnom

Autrefois, cette plante était appelée « pain à vipères ». On avait coutume de dire que des vipères se cachaient au pied de la plante et l’empoisonnaient. Cette légende était bien utile pour empêcher les enfants de cueillir ses baies toxiques.

 

Croisement obligatoire

Chaque inflorescence comprend des fleurs mâles et des fleurs femelles mais la fécondation est obligatoirement croisée : la plante ne peut pas s’autoféconder, le pollen émis par les fleurs mâles doit provenir d’un autre pied pour féconder les fleurs femelles.

 

Un diffuseur d’odeurs

Chez les fleurs mâles, la floraison s’accompagne d’une émission de chaleur, un processus bien connu chez les Aracées. La chaleur produite permet de diffuser une odeur de matière organique en décomposition, très attractive pour un certain type pollinisateurs : les mouches !

 

Emprisonnés…

Attiré par cette charmante odeur, le pollinisateur s’introduit profondément dans l’inflorescence et, n’y trouvant pas de lieu propice pour pondre, essaye d’en ressortir. Mais des filaments l’en empêchent et notre auxiliaire se retrouve piégé. En s’agitant pour sortir, il féconde les fleurs femelles grâce au pollen des autres arums qu’il transporte.

 

… puis libérés pour bonne conduite

Un peu plus tard, les fleurs mâles arrivent à maturité et couvrent le prisonnier de pollen. Les filaments flétrissent et l’insecte peut retrouver sa liberté… jusqu’à ce qu’il succombe de nouveau à l’irrésistible odeur et aille malgré lui déposer le pollen dans une nouvelle inflorescence !

 

Et en Côtes d’Armor ?

Dans le département, l’Arum d’Italie est commun en sous-bois sur des sols assez riches, en particulier sur le littoral.

 

N’hésitez pas à nous transmettre vos observations.

Plus d’informations sur les végétaux.

 

La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).

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