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En France, on rencontre deux ordres d’amphibiens : les urodèles dotés d’une queue et adaptés à la reptation (salamandres, tritons…) et les anoures dépourvus de queue et adaptés au saut (crapauds et grenouilles).

Les anoures terrestres, avec leurs membres assez courts, leurs corps lourd et leur absence de griffes sont de très mauvais grimpeurs. Or des déplacements arboricoles occasionnels pourraient offrir des avantages considérables pour échapper aux prédateurs, accéder à de nouveaux gîtes ou à des ressources alimentaires.

Les comportements arboricoles ont rarement été décrits chez les amphibiens terrestres en Europe, possiblement en raison des protocoles utilisés pour les études. Des enquêtes sur d’autres groupes d’animaux ciblent, elles, spécifiquement les arbres et notamment les arbres à loges. Dans le cadre d’une étude récente, des scientifiques ont collaboré avec différents instituts de recherche et collecté des données à large échelle issues de programmes de science participative sur les mammifères arboricoles en Grande-Bretagne, ceci afin de détecter d’éventuels comportements arboricoles chez lez amphibiens terrestres.

Étonnamment, l’étude a mis en lumière que l’usage des pratiques arboricoles chez les amphibiens était plutôt répandu en Angleterre et au Pays de Galles. La présence d’amphibiens, principalement de crapauds communs (Bufo bufo)* et de quelques grenouilles et tritons, a été notée dans des nichoirs à Muscardin (Muscardinus avellenarius), des arbres à loges considérés comme gîtes potentiels pour les chauves-souris, ainsi que dans des nids d’oiseaux. Les crapauds sont potentiellement attirés par les cavités des arbres et les nids arboricoles car ils fournissent des microhabitats sûrs, humides et abritant une large gamme invertébrés.

Il est toutefois encore impossible de savoir si ces microhabitats sont essentiels pour la conservation des amphibiens. De plus, les interactions possibles avec les mammifères arboricoles ne sont pas encore bien connues. Mais ces mammifères, et même certains oiseaux, pourraient profiter de la présence occasionnelle de ces amphibiens qui se nourrissent d’acariens et d’autres arthropodes qui occupent fréquemment les nids.

L’étude encourage la mise en relation des différents programmes de recherche, ainsi que le développement de projets de science participative qui sont des outils précieux pour étudier des caractéristiques écologiques et des interactions entre espèces.

 

* Notez bien : Le Crapaud commun (Bufo bufo) n’est pas présent en Bretagne. Dans la région, on rencontre le Crapaud épineux (Bufo spinosus). Les deux espèces ont longtemps été considérées comme des sous-espèces et il est très difficile de les différencier sur le terrain.

 

Télécharger la publication scientifique en anglais

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